- Bonjour a tous.
Je voulais simplement vous faire partager le carnet de route ( tout du moins une partie) d'un vétéran Français
- Mars 1941 : Engament dans l’armée de l’air à Carcassonne.
- Stationné à Marseille un temps en attente de départ pour l’Algérie. Le départ ne se fera pas suite au refus de l’armée Italienne de laisser passer des navires Français dans les eaux méditerranéennes.
- De Mars à Mi-juin : Effectue ses classes à Ronan dans la Drôme.
- Le 20 Juin 1941 : C’est le départ de Marseille pour l’Algérie alors que les classes ne sont pas terminées.
En arrivant au port de Mers-el-Kerbir, il constate l’étendue des dégâts du bombardement qu’ont fait les anglais sur la flotte française qui était stationnée là. Une tourelle du cuirassier « le Bretagne » est encore visible hors de l’eau.
- Fin juin : Il est envoyé à Relizane où il fera à nouveau ses classes.
- Aout 1941 : Il rejoint la Base de Blida et intègre le groupe de Transport 1/ 62 « Alger »
- Il obtient une permission pour cette fin d’années 1941.
Il rentre dans sa famille à Roquefort-des-corbières pour y passer les fêtes. C’est la dernière fois qu’il verra son père. En effet ce dernier succombera d’une crise cardiaque au printemps 1942.
- Janvier 1942 : Retour à Blida d’où il fera son peloton de Caporal (fin d’été).
Blida 1942
Dès qu’il le pourra, avec certains camarades, ils fuiront les rangs afin de rejoindre l’armée de la France libre. Ce qui l’emmènera dans un long périple pour rejoindre la Tunisie. Ils sont alors considérés comme déserteurs par le régime de Vichy.
- Fin Mai 1943 : Arrivée au camp de Kairouan en Tunisie où il signera son engagement dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL). Il passera par plusieurs bases notamment en Libye.
- Mi-Juin 1943, René rejoint le « Groupement Français » au campement Anglais de Macadam, et est affecté au Groupe bombardier « Bretagne ». Il rejoint alors la Base de Rayack au Liban (près de Beyrouth).
Passage par le camp de Mena. On aperçoit les pyramides dans le fond.
- Octobre 1943 : Un nouveau groupe est constitué sur la Base de Rayack dont René fera partie.
Ce nouveau groupe voit le jour le 10 Octobre 1943 et portera le nom de l’escadre 3/ 3 « Ardenne ». C’est une escadre de chasseur Bombardier équipé d’appareils Hurricane II Britannique ayant pour but la couverture des côtes de Palestine et de Syrie. René occupera le poste d’armurier au sein d’une des escadres. Son travail consiste à armer, désarmer les appareils (mitrailleuse et bombe) et en vérifier le fonctionnement.
Base de Rayack
- 1er Janvier 1944. Le groupe 3 / 3 fait route à Saint Jean D’acres (Palestine.)
- 30 Avril 1944. Le groupe est rattaché au « Coastal command » et rejoint l’Afrique du nord.
- Mai 1944. Déplacement de l’escadre à Aboukir (à côté d’Alexandrie) puis la Base de Bône (actuellement Annaba à l’est d’Alger) d’où seront lancés une multitude d’opérations.
- 6 Juin 1944. Toute la base est en effervescence. Les gars apprennent que des troupes alliées ont débarquées en masse en Normandie, et là tout s’accélère. Les opérations s’enchainent les unes après les autres et tous se demandent quand ils rentreront dans la partie.
- 10 Juin. Le groupe part pour la Corse et se trouve rattaché à la 4éme escadre.
- Mi-Juillet 1944. Retour à Régahaia (A côté d’Alger).
- Aout 1944. L’opération Dragon est lancée. C’est le débarquement sur les côtes de Provences. René et L’escadre débarquent à l’Estaque et prennent la Base de Salon le 20 Août où le groupe s’installe. Ils rencontrent peu de résistance Allemande. Ils se retrouvent assignés à des missions de surveillance en méditerranée.
- Octobre 1944. L’escadre n’effectue aucun vol dans toute la première moitié du mois. La pluie qui tombe sans cesse rend les pistes inutilisables. Entre le 14 et 16 Octobre le groupe se rend à Istres le Vallon et le 26 Octobre à Bron.
- 30 Octobre. Le groupe rejoint la base d’Ambérieu à côté de Lyon. L’activité du groupe varie. En effet, entre la pluie et le gel, les pistes de la base qui sont faites en plaque de métal rendent le décollage et l’atterrissage difficile. Il y aura même certains accidents. René et ses camarades armuriers passeront leur temps à conditionner et déconditionner les avions en fonction des ordres et contres ordres qu’ils reçoivent.
- Mi-Novembre. Les missions s’enchaînent à un rythme effréné. L’escadre effectue quotidiennement des Bombardements, des mitraillages et des reconnaissances armées. L’escadrille appuie fortement l’offensive pour la libération de l’Alsace et ce jusqu'à la libération de Strasbourg le 23 novembre.
Un armurier fait le plein des munitions.
- 17 Decembre. Des patrouilles de la 3/3 permettent d’arrêter une contre-attaque Allemande du côté de Kaiserstuhl.
- 26 Décembre 1944. Le groupe se déplace à Luxeuil les Bains (dans les Vosges). L’hiver 44 sera particulièrement rigoureux. Les appareils ne pourront qu’effectuer très peu de mission dont quelques-unes lors des combats de la poche de Colmar. Entre gel et dégel les pistes deviennent encore une fois impraticables. Les conditions de vie pour le personnel au sol sont difficiles entre le froid, la boue, la neige. Toutefois les armuriers n’en oublient pas les fêtes de noël passé loin de chez eux et penseront quand même à faire un petit cadeau au Führer.
- 13 Février. En raison des incidents et de l’état désastreux de la piste de Luxeuil René et le groupe rejoignent Dole.
Luxeuil au dégel
- 16 Février 1945. Avec une météo plus clémente les activités s’intensifient pour accroître une pression constante sur les armées allemandes.
- 17 Mars 1945. Retour sur la base de Luxeuil maintenant plus praticable.
A partir de là l’escadrille effectuera quasiment tous les genres de missions ; du bombardement au soutiens aérien de la 1ére Armée française en passant par les destructions des voies de transport et autres convois. René et ses camarades effectueront le ravitaillement des appareils en fonction des ordres de mission dans des délais toujours plus pressants.
René (a droite) au lac de Niedermendig en compagnie d'un amis et des enfants de la famille ou il était logés.
Courrier de remerciement du général d'armée de Lattre de Tassigny et du général Bethouart aux groupes de chasseurs Bombardiers.
- Entre la fin Octobre 1944 et le 8 Mai 1945 soit 189 Jours, Le groupe ne totalisera pas moins de 2275 sorties.
- 56 réservoirs de napalm (soit 6 160 galons)
- 821,5 tonnes de bombes larguées.
- 448 570 cartouches tirées.
Et tout ceci grâce notamment au difficile travail des armuriers au sol.
René sera alors muté à l’escadrille 2/3 « Dauphine » mais en tant qu’agent du Matériel Sécurité sauvetage (c’est-à-dire le conditionnement des parachutes et divers matériels de sécurité.)
Il fera carrière dans l’armée, ce qui l’amènera en Indochine et plus tard en Algérie.